Patrimoine
Monuments et curiosités d’Arlay
Cette terre de prédilection ne pouvait manquer d’attirer et de fixer nos plus lointains ancêtres. La preuve en est donnée par le galet magdalénien trouvé dans la grotte préhistorique de Saint-Vincent, premier habitat humain, plus de 10.000 ans avant J.C.
Le Château d’Arlay, ancienne demeure féodale des Princes d’Orange de la Maison de Châlon, faisant suite à un établissement de l’époque romaine dont les vestiges existent encore, leur château a été construit sur le point le plus élevé.
Détruit et incendié par Louis XI, ce Château protégeait le "Bourg Dessus" dont nous voyons les admirables remparts s’étendre autour de ce village fortifié sur plusieurs centaines de mètres.
Ces ruines délimitent actuellement un parc de 8 hectares ouvert au public et aménagé par la Comtesse de Lauraguais à la fin du XVIIIè siècle selon la mode romantique. Du haut des remparts on domine un paysage très étendu, et en tout premier plan le vignoble s’étale sur des pentes très bien exposées.
Le Château actuel, ancien couvent des Pères Minimes, restauré par la Comtesse de Lauraguais, comprend un bâtiment central abritant de très anciennes caves où l’on élabore aujourd’hui le vin et l’eau de vie produits sur le vignoble situé au pied des remparts, et deux bâtiments plus petits mais importants, servant autrefois d’écuries pour les équipages de la Comtesse de Lauraguais et de ses invités.
Le Château actuel est habité en permanence, on visite les pièces de réception ainsi que certains appartements ornés de mobilier en bois clair fait spécialement à la demande du Prince d’Arenberg en 1830 par un ébéniste de Poligny pour les pièces dans lesquelles il s’y trouve encore. On y voit aussi un musée historique, d’intérêt local.
Autre témoin de la même époque, reconstruit sur l’emplacement d’une métairie qui aurait appartenu à l’Empereur Probus, le Château de Proby avec la légende de sa cave romaine.
Les fouilles du bas de la colline du Montfied Saint-Vincent où ont été mises à jour des parties de la célèbre mosaïque gallo-romaine citée par Abry d’Arcier dans les ruines d’un édifice autrefois somptueux, vu ses marbres, peut-être celui habité en 597 par le duc Valedehène, patrice de Bourgogne dont parle Rousset dans son dictionnaire des communes du Jura en 1853.
Le sous-bassement de la croix du cimetière, derniers vestiges de l’autel de l’importante Église Saint-Vincent établie sur les ruines d’un temple d’Apollon et qui existait déjà vers 650.
Puis la colonie du Rosaire installée dans l’ancien hôpital du Saint-Esprit fondé en 1301.
La Chevance d’Or, demeure historique du XIVè siècle à laquelle un magnifique portail taillé et des tours carrées donnent un très beau cachet. Devant cette enceinte une superbe croix de pierre très ancienne, la dernière des trois croix de miséricordes connues à Arlay.
L’antique rue haute du Bourg-Dessus, avec ses très vieilles maisons aux fenêtres à meneaux et leurs belles caves de style tout spécialement favorables à l’épanouissement du fameux vin jaune de garde.
Le magnifique immeuble à la tour ronde de 1692 admirablement remis en son état d’origine par M. le Conservateur des musés du Jura.
Les restes de la prison féodale, puis l’école dans l’immeuble tournant du Bourg.
Dans tout le village, de très nombreuses anciennes maisons aux toits bordés d’escaliers en dalles, souvenirs de l’occupation espagnole jusqu’en 1678.
De belles croix de pierre dont celle de Juhans édifiée en 1738.
Couronnant la colline de l’Ermitage, l’important ensemble d’immeubles parfaitement et luxueusement rénové sur l’emplacement d’un ancien ermitage fondé par délibération municipale de 1680, lieu de pèlerinage autrefois très fréquenté à la saison des noix et du vin nouveau.
Plus près de nous, l’Église construite en 1818 dans laquelle se trouvent des statues classées monuments historiques et les bénitiers d’entrée venant de l’Église Saint-Vincent donc très anciens.
La fromagerie, bâtiment à usage coopératif établi avec l’aide de la municipalité en 1851 pour la fabrication des premiers gruyères de Comté
Le bel immeuble en pierre taillée de la Mairie-Écoles, construit en 1859 et agrandi entre 1865 et 1870.
L’hôtel des postes en 1905. Des fontaines monumentales de pierre.
Le tout dans un cadre verdoyant, ombragé, sept hameaux judicieusement étalés sur les deux rives de la Seille, reliés par trois beaux ponts de pierre et agrémentés par la traversée de cette jolie rivière.
Histoire des armoireries d'Arlay

Constitution d’un armorial général de France
En 1696, les caisses de l’Etat sont vides. Louis XIV et ses conseillers, sous prétexte de lutter contre les abus, obligent par un édit de novembre 1696 tous les porteurs d’armoiries à les faire enregistrer, moyennant finances. C’est ainsi que les commis de Charles d’Hozier, juge d’armes de France et généalogiste de la Maison du Roi, en vertu de l’édit de 1696, sur l’ordre de Louis XIV, dessinèrent et décrivirent les armoiries des familles nobles de France, dont celle des Chalon Arlay. De 1696 à 1709, 110 000 armoiries furent enregistrées (1).
Description des armoiries
C’est ainsi qu’est décrit en cette fin du XVIIe siècle Arlay : " Arley, Arlum, diocèse de Besançon, est une petite ville ancienne appartenant à la maison de Chalon, jadis de plus grande considération qu’elle n’est à présent. Elle est à 8 lieux de Dole et à 17 de Besançon. Sa situation est moitié sur la planurre d’une montagne, c’est ce qu’on apelle la ville haute, l’autre partie est au bas où l’on descend doucement, et se nomme la ville basse où la petite rivière de Celle passe".
Le blason y est reproduit, dessiné à la plume, aquarellé, et transcrit héraldiquement : " De gueules à la bande d’or chargée d’une étoile d’azur en coeur". Les émaux (ou couleurs) : de gueules représente la couleur rouge, l’or le jaune, et l’azur le bleu. L’or signifie la noblesse, de gueules la prousesse, et l’azur la loyauté. L’étoile à cinq branches est le symbole de la lumière, le nombre cinq la perfection, elle correspond aux lois de l’harmonie. On retrouve les douze étoiles à cinq branches sur le drapeau européen.
En 1853, ce blason était représenté sur la bannière d’Arlay (2). En 1859, quand la mairie fut construite, le blason fut sculpté sur le fronton de la façade où les émaux sont représentés par une série de signes conventionnels sous forme de hachures. Les traits verticaux correspondent au rouge (de gueules), le jaune (l’or) par des hachures horizontales traversées par des lignes verticales en biais, et le bleu (l’azur) par des lignes horizontales. On a rajouté à cette époque des ornements extérieurs, prescrits par Napoléon 1er pour les communes, qu’on retrouve au dessus des armoiries et qu’on appelle couronne murale reposant directement sur l’écu. Elles sont de trois tours. On rajoutait quatre tours pour les chefs-lieux et cinq tours pour la capitale.
On peut trouver différentes variantes sur l’emplacement de l’étoile. Ainsi Rousset ne le précise pas vraiment : " De gueules à la bande d’or chargée d’une étoile d’azur ". Jules Gauthier, dans son ouvrage, Armoiries et sceaux des villes et bourgs de Franche-Comté, a modifié les armoiries d’Arlay. Faisant référence à Rousset il a décrit le blason ainsi : " De gueules à la bande d’or chargée au canton dextre d’une étoile à cinq raies d’azur " (dextre correspond au côté droit du blason, à gauche quand on le regarde). D’autres auteurs ont représenté l’étoile à six branches et souvent à dextre : "De gueules à la bande d’or chargé au franc quartier d’une étoile d’azur". Le franc-quartier est une pièce occupant le quart supérieur dextre de l’écu. Mais nous resterons à la description d’origine avec son étoile à cinq branches : "... chargée d’une étoile d’azur en coeur
".
L'église
ARLAY eu beaucoup d’édifices religieux dans son histoire, pas moins de trois églises et huit chapelles. Il faut préciser, qu’autrefois, ARLAY était une ville qui compta jusqu’à 2000 habitants. Les deux églises qui existaient sous louis XV, St-VINCENT et St-CLAUDE, furent déclarées vétustes et fermées en 1751. Vint la révolution qui fît du curé d’ARLAY, le Curé PARTENAILLE, un martyr, puis l’époque de le restauration où la nécessité d’un nouveau lieu de culte s’imposa : Il fallut construire une nouvelle église. C’est monsieur FLATTON de CHAMPAGNOLE qui exécuta la plus grosse partie des travaux, payée par l’héritage que laissa le Curé de BAILLY à sa paroisse. La construction eut lieu de 1818 à 1819. Le clocher s’inspire de ceux que l’on rencontre sur le plateau et qui sont dus à l’architecte BEUQUE. Cet édifice néogothique s’est enrichi d’objets de décoration provenant des églises et chapelles précédentes.
A l’intérieur, de chaque côté de l’entrée, deux bénitiers octogonaux proviennent de l’ancienne église St-VINCENT. Faire le tour de l’église en partant vers la droite. Deux grosses statues de bois polychromes représentant Notre-Dame et St-JEAN proviennent d’un calvaire, peut-être celui de St-VINCENT. Quand l’Eglise de BROU (Bourg en Bresse) s’acheva en 1532, elle libéra les élèves de Conrad MEYT dont certains vinrent peut-être à ARLAY ouvrir un atelier de sculpture. On leur devrait alors ces merveilleuses statues d’albâtre de la Renaissance. St-Roch, originaire de Montpellier, inaugure la liste des saints protecteurs des populations et des troupeaux décimés par les épidémies. Les maçons et les tailleurs de pierre, nombreux à ARLAY en avaient fait leur maître.
St-VINCENT patron des vignerons est représentée par une belle œuvre en bois doré du XVIIIème, les jurassiens lui préféraient souvent St-VERNIER.
Vient ensuite un chef-d’œuvre de finesse : St LOUIS, le gantelet à la main. Ce roi plein de noblesse, vint à BESANCON pour arrêter la guerre entre Jean de CHALON dit Jean l’Antique et son fils Hugues. Il porte la dalmatique ornée de fleurs de lys. Nous devons à Jean de LOUHANS le merveilleux groupe de l’annonciation : la Vierge agenouillée sur un prie-Dieu montre sa surprise à l’Ange GABRIEL.
Les inscriptions funéraires placées contre le mur révèlent les noms de PONCE d’ARLAY, fondateur de l’hôpital d’ARLAY en 1327, et de deux notaires : Etienne et Jean TORTELET. Les prêtres originaires de la paroisse célébraient parfois plus de 10 offices par jour ; ils étaient une douzaine en 1525.
Se diriger vers le côté gauche ; une Vierge déhanchée du XVIIIème siècle porte l’enfant de Jésus, elle se trouvait à l’emplacement de l’actuel château. Nous retrouvons ensuite les statuettes de la Renaissance avec St-CLAUDE, archevêque qui se fit moine au VIIème siècle. Il protégeait la vigne de la grêle. Plus loin, St-DENIS décapité au IIIème siècle porte une chasuble ornée de fleurs, son socle porte l’écusson des LANTENNE, famille d’ARLAY. On l’invoquait pour guérir les maux de tête.
Passer devant St-BONNAVENTURE, légat du pape (1273) et arriver à St-Etienne : il tient la palme des martyrs et a donné son nom à une monnaie au XVème siècle : la livre estévenante. Suivant ensuite, deux statues en bois peintes en deux couleurs : un St-CLAUDE et un St- PIERRE.
L’église possède une belle chaire du XVIIIème s’ornant des quatre évangélistes. Ses deux autels du Rosaire et du Sacré Cœur remontent sans doute au même siècle.Noter l’originale mise au tombeau. Dans le chœur, les deux vitraux montrant St-CLAUDE et St-VINCENT (1852) éclairent un grand tableau, œuvre de mademoiselle VAULCHIER, vieille famille d’ARLAY (1820). Le sol de la nef est dallé des pierres tombales de notabilités désireuses de profiter des prières des fidèles ; beaucoup proviennent de St-VINCENT. Enfin, au pied de l’autel du Rosaire, se cache l’épitaphe du bienfaiteur de cette église : le Curé BAILLY.
L’autel en marbre de Carrare datant de 1880/1881 a été offert par madame VANNIER, épouse du Docteur VANNIER, médecin très réputé à ARLAY de 1830 à 1881. Afin de la remercier de sa générosité, le nom de madame VANNIER Françoise Adélaïde à été inscrit en latin en bas à droite de l’autel.